La jalousie... c'est... :
"ce sentiment d'inquiétude douloureuse chez quelqu'un qui éprouve un désir de possession exclusive envers la personne aimée, et qui craint son éventuelle infidélité"...
La jalousie...
je l'ai vécue...
pas en n'en étant l'auteur...
mais en n'en étant la victime...
Oui... j'ai vécu avec un homme jaloux...maladivement jaloux...
Un homme qui m'a possédée... comme on possède un objet...
J'étais à lui... et à personne d'autres...
Il disait qu'il m'aimait... et qu'il ne savait pas aimer autrement...
mais à petit à petit, il m'étouffait... en faisant de moi une autre personne...
un être transparent... sans vie...
et tout cela au nom de l'AMOUR...
Et j'ai longtemps cru à ce qu'il me disait...
Qu'il était comme cela parce que je comptais beaucoup pour lui...
Parce que j'étais la femme de sa vie...
Parce qu'il m'aimait plus que tout...
Et qu'avec moi il était prêt à s'engager dans une vie de couple... puis dans une vie de famille...
Et qu'il serait prêt à tout pour moi...
J'étais jeune...
Je l'aimais aussi plus que tout...
Alors je l'ai cru...
Et c'est vrai qu'au départ cet amour, jaloux, maladif, extrême était bon à vivre...
Oui, il me faisait des scènes...
Oui, il aimait contrôler comment je m'habillais...
Oui, il me faisait des remarques sur ma façon de me maquiller...
Oui, il critiquait mes amis...
Oui, il voulait savoir où j'allais et avec qui... et quand je rentrerai...
Mais tout cela au nom de l'AMOUR...
Alors au départ... c'était vraiment bon de se sentir aimée plus que tout...
Et puis aussi, il me traitait comme une reine...
Il m'offrait des fleurs...
Il m'offrait des bijoux...
Il m'invitait au restaurant...
Il m'invitait en week-end...
Il m'invitait à des soirées...
Il m'invitait en vacances...
Au nom de notre AMOUR naissant et grandissant...
Alors moi..., je répondais à ces innombrables questions...
Parce que je croyais qu'aimer quelqu'un c'était aussi cela...
Mais en y répondant... j'entrais alors dans son jeu...
Je nourrissais - sans m'en rendre compte - sa bête, cette jalousie qu'il avait au fond de lui...
Mais ce n'était jamais assez...
Mes réponses n'étaient jamais assez précises...
Il lui en fallait encore et toujours plus...
Des détails... des précisions...
Des pourquoi... des comment...
Toujours et encore plus...
Je répondais... Je m'embrouillais...
Je ne savais plus de quoi étaient faites mes réponses...
Je ne me souvenais plus...
J'essayais de retrouver le fil... mais en vain...
Je ne savais plus... Je n'étais plus...
Mais... les questions se multipliaient toujours et encore...
Il voulait contrôler mon passé... mon présent... mon avenir...
Il contrôlait mon sac à main, les contacts de mon téléphone portable, mes historiques de navigation...
Il me suivait au travail, dans les transports...
Et moi, petit à petit, j'étouffais...
Je ne vivais plus...
Je n'étais plus moi....
Enfin si... je vivais...
mais j'étais un prolongement de lui-même...
J'étais devenue sienne...
Je n'osais plus regarder les gens...
Je n'osais plus sourire...
Je n'osais plus rire...
Je n'osais plus danser...
Je n'osais plus m'amuser...
Je n'osais plus dire ce que j'aimais ou ce que je n'aimais plus...
Mon quotidien était devenu une multitude de questionnements...
que je me faisais aussi à moi-même pour essayer d'éviter ses crises...
Mais cela ne marchait pas...
Je n'étais plus moi...
Alors j'ai voulu partir... le fuir...
Mais cela n'a pas été facile...
Cela a même été très douloureux...
Nous avons beaucoup parlé...
Nous avons aussi pleuré...
Nous nous sommes faits du mal...
Et puis, petit à petit, il a compris que je n'étais plus à lui...
Alors, doucement, il a commencé à lâcher prise...
Et moi doucement, j'ai pu ré-apprendre à vivre...
Parce qu'au fond...
"Ce n'est pas la jalousie que les femmes haïssent, c'est la manière dont les hommes sont jaloux" - Jean-Benjamin de Laborde.